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Introduction :

Des chiffres : Les médias, à savoir tout ce qui est sur nos petits écrans (télévisions, ordinateurs, tablettes, Smartphones etc.) occupent une place privilégiée dans nos maisons. Dès le plus jeune âge, les enfants ont dans les mains nos téléphones, ou même nos tablettes. Parfois, ils savent même mieux s’en servir que leurs parents. Selon une étude réalisée en 2010, 99% des adolescents ont un ordinateur relié à internet chez eux. Le surf sur internet occupe un ado 8h15 de la semaine, contre 7h devant la télévision, et 5h devant les consoles vidéos (il passe donc environ 20h / semaine devant un écran). Les petits écrans sont devenus un support social pour les jeunes. Que ce soit pour jouer (97% d’entre eux ont une console à la maison, communiquer (SMS, vidéo, cam, facetime, messagerie instantanée etc.), ou simplement profiter du programme télé, ils sont fascinés par cette « boite à image », comme l’appelle les plus anciens. Un adolescent sur deux reste seul face à ces instruments ce qui peut donner une gestion du temps difficile due à une pratique chronophage. On observe par ailleurs cette envie permanente de rester en contact et de maintenir la communication avec ses pairs, que ce soit via les plateformes de réseaux sociaux ou le téléphone portable avec une moyenne 55 textos envoyés par jours. 44% des parents utilisent le contrôle parental. Mais ce moyen de limiter certains accès à ses enfants a des limites, que ces derniers découvrent très vite et arrivent donc à les contourner facilement. 2% des sites visités sont des sites pornographiques. Les garçons passent 9h de plus que les filles devant les écrans. Elles sont moins équipées en outils technologique que ces premiers. Un téléphone est acquis en moyenne à l’âge de 13 ans.

Mais suite à ces quelques chiffres révélateurs de la place qu’occupent les écrans dans notre société, interrogeons-nous sur ce qu’ils nous apportent réellement, (ou peuvent nous apporter plutôt, lorsqu’on en fait bon usage), et sur leurs méfais. Nous recentrerons ensuite cet article sur le rôle prévention, participation, éducation, que doit avoir un animateur/éducateur auprès des jeunes. Enjeu essentiel et très défendu notamment par les CEMEA.

Un si beau couple

Dans un couple, l’un apporte forcément quelque chose à l’autre. Intéressons-nous à ce qu’apportent les médias aux jeunes. Un peu comme certains garçons passent d’une fille à l’autre, les jeunes, (garçons et filles) passent d’un écran à un autre. Ils sont sans cesse reliés, connecté, à leurs petits bijoux médiatiques. « Hop, une notification facebook, hop un mail, hop, je vais écrire qu’il fait beau dehors sur twitter, ou que ma mère veut pas que je sorte ». Vous l’aurez compris, se dire que votre enfants n’est pas sur un de ces deux réseaux sociaux et pratiquement impossible.
Un récent sondage mené aux États-Unis démontre que 51 % des adolescents se connectent à leur réseau social favori au moins une fois par jour et que 22 % des jeunes le font plus de 10 fois quotidiennement (Common Sense Media, 2009). Ils utilisent ces réseaux sociaux comme un outil de communication. Ils vont trouver en lui un ami imaginaire, quelqu’un qui va les comprendre, avec qui le jeune pourra parler, se lâcher, dire ce qu’il a envie. Ça permet de se sentir moins seul lorsque l’on reste dans sa chambre, ou devant sa télé (attention, lié télévision plus ordinateur peut-être mal pris par l’un ou l’autre, les ménages à trois ne sont pas forcément accepté par tout le monde). Ce que le jeune va espérer en exprimant ce qu’il ressent sur son profil, c’est la réponse d’un de ses amis ou « amis ». Il va le réconforter, le comprendre, le soutenir, certes de manière virtuelle, mais le réconforter tout de même. La « pauvre victime » ne se sentira moins seul, mais aimer. Il va attirer le regard, l’attention sur lui. C’est ce que recherche une grande majorité des jeunes.

D’un point de vue plus positif, les réseaux sociaux vont permettre de rester en contact avec ses amis, sa famille, de rencontrer de nouvelles personnes, et de s’ouvrir à certaines choses dont ils n’ont pas forcément accès par une autre forme qu’internet. Ils offrent aux jeunes la possibilité de s’ouvrir davantage sur le monde et de rencontrer une multitude de points de vue, notamment par le biais de blogues, de vidéos, de podcasts, de sites Internet, etc. (Boyd, 2007, cité dans O’Keeffe et Clarke-Pearson, 2011). De plus, les chercheurs d’un rapport clinique paru dans la revue américaine Pediatrics (2011) exposent également « qu’en plus de mettre à contribution le potentiel créatif des adolescents, notamment par la réalisation de divers projets (blogues, vidéos, musique…), les médias sociaux leur permettent aussi de partager leurs passions et leurs intérêts avec d’autres jeunes, ce qui enrichirait d’autant plus leurs expériences de socialisation »

Il s’agit également d’un nouveau moyen d’apprentissage. En période de bac notamment, beaucoup de chaines télévisions (principalement privées) proposent des programmes de révisions. Lorsqu’on demande à un étudiant d’aller faire des recherches sur tel ou tel sujet, la première source qu’il va consulter est internet. De plus, il permet de développer le travail en équipe. Un groupe peut ainsi travailler à distance sur un même projet. La création de blog ou de sites internet, permet l’apprentissage par le ludique. La créativité et l’expression s’en trouve améliorer (Borja, 2005, cité dans O’Keeffe et Clarke-Pearson, 2011). Par ailleurs, certains jeux pour enfants, ou encore des applications dites « éducatives » ont été créé pour les enfants (je ne développerais pas sur le sujet, ne trouvant pas tellement de côté positif à ces application « éducatives : il s’agit simplement là de mon avis personnel).
Nous retrouvons également ces outils médiatiques à l’école. Les ordinateurs, les tableaux interactifs et d’autres outils technologiques sont de plus en plus employés par les enseignants, afin d’apporter (encore une fois) un côté ludique. Un élève va être plus intéressé, captivé et sera plus attentif à ce qui se passe sur l’écran (c’est sûr que tracer des formes géométriques à la craie n’est jamais très drôle).

Tous les couples ont leur faille :

Tout d’abord, chaque couple aime préserver une partie de sa vie privé. Les plus touchés sont les jeunes adolescents, qui découvrent les réseaux sociaux. Ils ne se posent aucune question et ne sont pas conscient des risques que cela encourent. Des messages, des photos, ou des vidéos sont mis en ligne. Même les messages privés peuvent être dévoilé, par « bug », ou piratage (cela s’est passé récemment avec Facebook). Bien que nous pouvons désormais (plus ou moins) facilement supprimer ce qui est posté sur les réseaux sociaux, contrôlés les commentaires mis sur notre profil ou autre, ceux-ci restent visibles et ré exploitable par les tiers qui y ont accès. De plus, mettre en ligne tout ce que l’on veut, le fait d’exprimer, et d’étendre sa vie sur les réseaux sociaux peut être mal vu dans le cadre d’une recherche d’emploi.

Ensuite, ce que l’on peut appeler le cyber intimidation, le harcèlement en ligne, le sexting etc. cette première consiste à utiliser des éléments déjà mis en ligne afin de diffuser des informations fausses. Certains vont aller piquer les photos de profil, les noms et prénoms d’utilisateurs, et refaire un profil identique, en y postant toutes choses complètement divergentes de la vraie personne. La cyber intimidation est très commune et peut arriver à tous les jeunes qui utilisent internet. Le sexting (contraction entre sexe et texto) consiste à envoyer des messages, ou des photos à rapport sexuel. Celui qui réceptionne le message électronique est alors en possession d’image sexuelle et peut les diffuser comme il le souhaite sur les différents sites médiatiques. A titre informatif, la justice canadienne considère le sexting comme un acte pornographique juvénile chez les mineurs. Le harcèlement en ligne peut être une conséquence de tout cela. Une fois que l’individu détient un élément pour faire chanter, et obliger sa victime à faire quelque chose qu’elle ne souhaite pas, il est difficile de sortir de ce harcèlement. De plus, la dépendance à ces multimédias peuvent renfermer le jeune, allant jusqu’à le désocialiser (ce qui est vraiment l’objectif opposés des réseaux sociaux)

Les médias peuvent également pousser nos jeunes à des comportements à risque. Qui respectent les « conseils » de la petite icone à la télé, ou du symbole au dos d’un jeu vidéo, « déconseillant » aux -12 de regarder tel film, ou au -18 de jouer à un jeu de guerre ? De plus, énormément de films font référence au tabac, ou à la drogue. Il a été prouvé que les jeunes vont prendre exemple sur leurs acteurs, personnages préférés, et chercher à reproduire ce qu’ils font. Des figues styles « yamakasi » vont être reproduites à l’école, et parfois amener le jeune à se blesser. Certains vont également filmer leurs exploits et les mettre en ligne.
Par ailleurs, les publicités, élément de marketing et de vente en puissance, peuvent être assujetties à des comportements à risques. Malgré leur petit message en bas de l’écran : il est recommandé de manger cinq fruits et légumes par jour. Qui va prêter réellement attention à cette phrase pourtant essentielle ? aujourd’hui, les enfants regardent la télé autant, voir plus que leurs parents, y compris les plus petits, qui ne savent pas encore lire. Leur mettre sous le nez, un bon kinder bueno, ou le nouveau menu de Mac do, n’est-ce pas une tentation impossible à repousser ? On pourrait même aller plus loin et dire que c’est s’attaquer à plus faible que soi.

L’idéal physique, plus précisément l’idéal minceur ou du corps parfait, représenté par les images des magazines, ou des écrans vont influencer l’image corporelle qu’a l’adolescent. Les filles vont vouloir à tout prix ressembler au top model, ou aux actrices « super bien foutu ». Idem pour les garçons, qui vont rechercher le corps de l’homme parfait, musclé et fort. Ils vont donc suivre des régimes très stricts, des régimes amaigrissants ou de musculation qui peuvent nuire au développement et à la croissance de l’adolescent.

Il me semble avoir abordé ici les points les plus importants sur le couple jeunes/multimédias. Une chose est certaine. Ils continueront à cohabiter ensemble très longtemps. Notre rôle, éducateur, animateur, enseignants, parents, amis, et de les sensibiliser aux risques qu’ils peuvent apporter, sans leur interdire leur accès. La protection ne passe pas par l’interdiction, mais par la sensibilisation, la prévention. De plus, l’éducation pour les jeunes passe nécessairement par les médias. Il s’agit donc de donner des « contenus et programmes de qualités »(CEMEA), d’inscrire dans un projet global, « des actions d’éducations aux médias diversifiés »(CEMEA)

Pour aller plus loin, vous trouverez ci-joint le lien menant directement au site des CEMEA, qui ont mené une réflexion très intéressante sur : Les jeunes et les médias un enjeu public majeur

Tag(s) : #animation, #CEMEA, #supports à échange et reflexion
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